Globalisation, enjeux pour la France

Publié le par le petit Maxime

La globalisation telle que nous l'entendons aujourd'hui est un concept apparu dans les sciences sociales vers 1990.Très souvent la confusion est opérée entre la mondialisation et la globalisation, or il s'agit de deux choses assez différentes. La mondialisation, ce n'est rien de plus que l'extension géographique d'un phénomène donné, tandis que la globalisation se déroule directement sur un théâtre d'organisation unique : la planète. D'autre part, la globalisation se caractérise par un phénomène multi dimensionnel. On utilise souvent l'image de la toile informatique mondiale pour illustrer le phénomène de la globalisation. C'est une image impropre, car la toile n'a que deux dimensions. Si l'on voulait donner un image plus juste de la globalisation,il faudrait la comparer à un immense enchevêtrement de chenilles processionnaires. Ce phénomène de globalisation est multi relationnel et multi systèmes Elle se définit aussi comme la dilatation contemporaine des flux économiques, financiers, culturels et humains, toujours plus vite et toujours plus loin. La crise économique de 1929 a mis deux ans à traverser l'Atlantique et affecter les économies européennes, aujourd'hui la moindre crise à l'autre bout de la planète a des répercussions quasi immédiates sur nos économies. L'immigration est un autre exemple frappant de cette globalisation. Jusqu'au début du XXe siècle, la France a connu une immigration de proximité avec l'arrivé de travailleurs venant des pays limitrophes ; ils sont venus ensuite de pays européens plus éloignés comme la Pologne ou le Portugal. Puis à partir des années 1960, les immigrés sont arrivés du Maghreb, puis d'Afrique subsaharienne, toujours de plus en plus loin. Aujourd'hui, il y a en France des immigrés en provenance d'Asie centrale.
    Avant la globalisation, le système relationnel mondial était un système essentiellement interétatique. Cette hégémonie, la globalisation l'a mise à bas. Désormais l'État ne contrôle que ce qui relève de sa sphère directe. Le phénomène de la globalisation  se subdivise désormais en sous-systèmes, pour reprendre la classification de Raymond Aron. Ces sous-systèmes sont au nombre de quatre :
- Le sous-système interétatique, qui avait autrefois la prééminence dans les relations internationales par le biais des guerriers et des diplomates, est cantonné aux seules relation politiques.
- Le sous-système économico-financier, qui a longtemps dépendu du système interétatique, est devenu indépendant et hypertrophié. Dans un monde où, depuis 1945,  la croissance du commerce extérieur va plus vite que la croissance  économique des pays, les firmes multinationales se sont complètement émancipées par rapports aux États. Ceux ci ont totalement perdu la main sur le contrôle des flux financiers dont le montant dépasse largement les ressources des États. A titre d'illustration, la totalité des réserves de change des Etats-Unis, de la Chine de l'Union européenne et de la Russie ne représentent que trois jours de mouvements sur les marchés financiers.
- Le sous-système de la société internationale s'organise de mieux en mieux. Dans un monde qui se sécularise de plus en plus, les différentes Eglises ont échappé à l'emprise des États et ont développé en premier leur autorité morale.
    Dans la foulée de la création de l'ONU d'autres organisations, souvent financées par de grandes fondations Etatsuniennes ont emboîté le pas aux Eglises. On les connaît sous le vocable d'organisation non-gouvernementales.
    Tous ces mouvements intellectuels, philosophiques ou religieux, aussi divers que Greenpeace ou le Dalaï-Lama,
forment un ensemble qui a le force de faire plier les États.
- Le quatrième larron est le sous-système supra-national. Il est chargé d'organiser le monde et de soumettre les États au droit moral international. Depuis la création de la Société Des Nations en 1919, ce droit moral international comprend un corps de normes de plus en plus contraignantes qui enserre les actions des États.
    Si l'on pouvait résumer l'action de la globalisation en une formule, ce serait « tous contre l‘Etat ». L'ancien acteur dominant des relations internationales apparaît comme l'entité à abattre pour créer un nouveau système. Un système de milliers d'entités en concurrence constante, parallèlement à une uniformisation autour d'une morale internationale qui semble vague. Vague en apparence seulement.Le monde contemporain caractérisé par un déclin des
grandes religions subit un sorte de modèle protestant appliqué à tous les niveaux. Les religions, comme les autres formes d'existence deviennent individualistes, proposés sur mesure.
    Cependant, ce modèle global est de plus en plus contesté. La nature humaine résiste au régime capitaliste et à son inhumanité. Au niveau religieux l'Islam, religion considérée comme agonisante il y  un demi-siècle faute d'avoir su s'adapter au monde moderne, a le vent en poupe. Au point de vue sociétal, les asiatiques, qui représentent une grosse part de l'économe mondiale (où le groupe prévaut sur l'individu), refusent le modèle individualiste occidental. La globalisation échappe de plus en plus au contrôle Etatsunien et elle atteint ses limites également au niveau moral, car comment rendre ces multitudes de modèles individuels tous concurrents les uns des autres avec la morale internationale ? Il n'y a pas de réponse.
    Nous sommes à l'orée d'une grande transformation qui va changer radicalement le monde. Une crise systémique absolument inéluctable, car le système global n'est pas viable a moyen terme. L'effondrement n'est cependant pas pour demain, car le système a un bonne capacité de résilience, de faire face à de nombreuses crises. Ensuite parce que l'opinion n'acceptera pas que son mode de consommation soit remis en cause et ne se résignera au changement qu'à la toute dernière extrémité. Cela pourra prendre deux, voire trois décennies. Mais en réalité, personne ne peut vraiment prévoir quand cela arrivera. Une conjonction de différentes crises, comme pour la Révolution de 1789, pourrait bien se déclencher n'importe quand.
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