faire sécession du moloch bruxellois

Publié le par le petit Maxime

Pourquoi et comment combattre l'institutionnalisation de l'Union Européenne ? Telle est la question posée par Pierre Carvin qui a clôturé notre réflexion menée tout au long du CMRDS. Une réponse : le droit de sécession, qui nous est ici présentée comme solution efficace à la reconquête de nos libertés.

    L'idéologie démocratique dominante est un fléau qui nous est nécessaire de renverser. L'Union Européenne est en effet censée protéger les Droits de l'Homme et la prospérité économique des États membres : en d'autres termes, la liberté (individuelle et collective) et l'égalité. Tocqueville nous explique que ces deux notions sont, en démocratie, en tension permanente et que la liberté a bien moins de préférence chez les démocrates que l'égalité. Cette dernière est en effet « la passion dominante des temps modernes » (Tocqueville), qui modifie le pouvoir au détriment des libertés individuelles.
    Aujourd'hui les nations refusent une omniprésence de l'Union Européenne et forment encore un rempart contre cette dernière. Néanmoins les eurocrates tendent à saper ces nations et veulent appliquer le principe majoritaire à chaque décision. L'Action Française veut raviver le principe de la liberté, ou plutôt des libertés, pour l'indépendance de la France : cela nous pousse à revendiquer le droit de faire sécession !
    Tocqueville nous explique qu'en démocratie la liberté et l'égalité n'ont pas des rapports égaux, et qu'un déséquilibre de ces deux notions est nécessairement présent au sein de la société, un déséquilibre toujours favorable à l'égalité. En effet cette dernière est le propre de la démocratie, tandis que la liberté peut se trouver dans d'autres régimes non démocratiques : elle s'adresse à tous et suscite chez tous les mêmes réactions favorables. L'égalité pénètre ainsi l'ensemble du tissu social et s'il y a des avantages immédiats, des maux plus graves se révèlent à moyen ou long terme. La première conséquence de l'égalité, comme nous l'explique Tocqueville, est d'attacher les hommes aux biens matériels qui sont ouverts à tous, en libre-circulation. Cela entraine l'apparition d'une classe de petits propriétaires qui supplantent numériquement les autres classes, et qui se caractérise notamment par un amour de la tranquillité, une peur du désordre. Si la liberté est présente en démocratie, c'est (selon la terminologie de Constant) une « liberté moderne », fondée sur l'activité économique privée, et non une « liberté ancienne » fondée sur la large participation à la vie politique. La démocratie engrange donc un processus qui, par la mise en place de l'égalité, provoque un attachement aux biens matériels qui mène au désir excessif de sécurité et donc à l'attachement du bien privé (en opposition au bien public), propre de l'individualisme.
    Si l'homme démocratique déteste donc l'inégalité, il accepte un État centralisé et fort. La structure de la société n'est d'ailleurs pas la seule à changer, car la démocratie modifie profondément la morale de la Cité : ainsi l'opinion créée ne supporte pas la complexité et les intelligences ont tendance à se simplifier. Il y a donc à la fois concentration du pouvoir et réduction de la possibilité critique. De plus, avec l'Union Européenne, cette centralisation est aujourd'hui passée du national ou supranational.
    Il est donc important de faire sécession, revendication qui forme le dernier rempart des libertés contre l'Union Européenne. Pourquoi le droit de sécession et non la défense de la souveraineté ? Parce que les citoyens se sentent actuellement déjà citoyens de l'Union Européenne et qu'une défense de la souveraineté serait par conséquent difficilement recevable.
    Pensons trois auteurs afin d'appréhender ce droit, ou plutôt cette nécessité de faire sécession : John Locke, Hans Hermann Hoppe et John Calhoun :
    John Locke est un théoricien libéral anglais du XVIIème siècle. Il a écrit notamment deux traités du gouvernement civil. Ce théoricien reprend « l'état de nature » dans lequel les hommes sont égaux entre eux qui accompagne ce qu'il appelle le droit naturel : nécessité de se conserver et de conserver son espèce. Pour Locke, la société civile coexiste avec l'état de nature. Dans ce dernier naît la propriété et chaque homme a la propriété exclusive de sa personne et de ce qu'il fabrique. L'abandon de la condition naturelle vers la condition civile se fait alors par contrat, avec un consentement régulièrement renouvelé par des élections. Enfin, selon lui, le gouvernement, s'il devient parasitaire, peut être démis de ses fonctions et une partie de la société civile peut faire sécession (L'Amérique fera ainsi sécession d'avec la monarchie anglaise en 1776).
    Hans Hermann Hoppe, quant à lui, est un philosophe américain contemporain. Professeur d'économie, il est libertarien (ou anarchocapitaliste) et pense ainsi le droit de propriété absolue. Hoppe considère en effet l'État comme un parasite, et critique la démocratie à laquelle il préfère la monarchie antiparlementaire. Sa vision de l'état de nature est proche de celle de Locke – les hommes collaborent entre eux – et il pense la famille comme l'un des premiers degrés de socialisation. La socialisation est selon lui spontanée et le droit de propriété apparaît sous des formes variées. De plus, il théorise le droit de sécession. Pour cela, il définit l'État comme une structure d'arbitrage qui aide et reconnaît les lois existant naturellement (coutumes). Néanmoins, pour acquérir cet état de fait, il faut faire sécession afin de contraindre l'État à rendre la propriété aux véritables propriétaires.
    Enfin, John Calhoun (1782 – 1850) est l'un des meilleurs juristes américains et il s'oppose à l'État central étasunien. Il affirme ainsi que tout État doit pouvoir se retirer de l'État central si ce dernier devient parasitaire. Il théorise ainsi le droit de sécession, juste avant la guerre de sécession pendant laquelle il sera une référence. Il dénonce le principe démocratique majoritaire qui mène les petits États à être floués. Il propose donc l'unanimité (« concurrent majority ») ainsi qu'un droit de véto pour chaque Etat afin d'éviter les coalitions. Le gouvernement, quant à lui, se doit d'agir positivement pour acquérir l'unanimité.
    Ces trois penseurs sont essentiels pour comprendre le principe du droit de sécession et pour l'appliquer à la réalité présente. Une chose est certaine : l'Union Européenne tend à la centralisation et la France peut ainsi se transformer en simple département ou région européenne. Il est donc nécessaire d'invoquer le droit de sécession aujourd'hui. L'Action Française se place comme défenseur des libertés françaises et s'affirme contre la représentation nationale qui n'a fait que trahir ! Il faut donc réclamer l'annulation du traité de Lisbonne. Tactiquement, s'il est accepté, c'est une véritable publicité sur l'article 50 qu'il faut engager. Ce dernier, en effet, donne aux États le droit de sécession...ne nous réjouissons pas : pour cela, il faut un gouvernement défenseur de la France, l'accord des autres Etats, et cela coûte extrêmement cher : c'est donc concrètement irréalisable. C'est donc par tous les moyens que nous revendiquerons le droit à nos libertés, à notre indépendance : le droit de sécession !

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